Vous la connaissez, cette irrépressible envie d'écrire qui vous submerge parfois. Vous prenez un crayon et une feuille, vous ouvrez un traitement de texte et là... vous suspendez votre geste comme si un marionnettiste vous tirait en arrière.
Rien ne vient, c'est le trou noir. Enfin, en l'occurrence, il est blanc. Blanc comme la page qui semble vous narguer.
C'est à ce moment précis de l'article que je me dois d'anéantir tous vos espoirs et j'en suis désolée : il n'y a pas de solution miracle. Ou plutôt, il existe autant de moyens de venir à bout de ce blocage que d'écrivains pour le ressentir. Que votre syndrome vienne d'une angoisse face à toutes les possibilités ou d'une soudaine panne d'inspiration, l'important est de ne pas vous mettre de pression.
Je vais présenter dans un désordre absolu des pistes pour sortir du tunnel. La sortie n'est pas si loin, vous verrez.
"I am not at all in a humor to write ; I must write on till I am." Jane Austen
1. Noircir cette page blanche qui vous angoisse
Écrire simplement les premiers mots, phrases ou pensées qui vous viennent même s'ils n'ont aucun rapport avec ce que vous voulez écrire. C'est une façon de prendre le contre-pied de cette angoisse, jusqu'à revenir progressivement vers votre histoire une fois débloqué votre esprit (et vos mains).
2. Laisser vagabonder votre esprit
Sans feuille sous les yeux pour ne pas forcer le blocage, visualiser la scène, les personnages. La rêver éveillé comme si vous vous souveniez d'un film vu la veille. Sans y prendre garde, une phrase vous percute et vous vous jetez sur le premier bout de papier vierge (ou votre portable) pour la noter. Cette phrase est la porte vers l'écriture car elle est souvent suivie par ses copines !
3. Relire vos écrits
Tout ce qui a attrait à l'histoire que vous voulez écrire : chapitres précédents mais aussi extraits bonus, synopsis, fiches personnages... Tout ce qui vous permet de rentrer à nouveau dans votre univers et retrouver la dynamique de vos dernières séances d'écriture. Personnellement, il me faut parfois une bonne heure pour retrouver cet état d'écriture fluide, mais après plus rien ne m'arrête (ou presque)!
4. Vous créer un cocon
Éteindre internet, mettre de la musique dans des écouteurs pour vous couper du monde, prendre une boisson chaude dans votre mug préféré... autant de gestes de détente et de concentration pour gommer l'angoisse. Ils peuvent même devenir des rituels d'écriture, d'une grande aide pour vous mettre dans le bon état d'esprit si vous êtes sensible aux habitudes bien-être, aux auto-suggestions...
5. Faire un brainstorming
Comme on dit ici : parler peu, parler bien, parler bouquin ! Le vôtre, celui d'amis écrivains ou simplement de vos lectures. Échanger sur l'écriture, sur d'autres univers, questionner, découvrir, s'enrichir et dériver sur des sujets divers. À la suite d'un brainstorming pour Chasseuse d'Âmes (ou pour d'autres projets) j'ai toujours une envie d'écrire, une euphorie qui fait de la page blanche non plus une angoisse mais une amie.
Et aussi...
6. Ne pas se mettre de pression (oui, je l'ai déjà dit mais c'est important).
7. Prendre le temps de s'aérer, se promener. Garder l'esprit ouvert.
8. Essayer d'écrire en extérieur, voir le blanc sous un jour nouveau.
9. Lire beaucoup, s'imprégner et se débloquer.
10. Changer la couleur de la page ?
L'angoisse de la page blanche est courante mais pas insurmontable, n'y voyez pas une fatalité. Si elle vous fait peur, prenez-là avec des pincettes, ne vous énervez pas et laissez-la passer son chemin à son rythme !
Et vous, que faites-vous quand l'angoisse de la page blanche s'empare de vous ?